Des fois, j'aimerais avoir la force de tout envoyer balader, de ne me soucier de rien. J'adorerai pouvoir vous dire "Adieu je m'en vais, bonne route à tous". Mais non, c'est pas moi ça. Moi, je m'accroche aux fragments d'espoirs, au moindre souvenir. Je suis une accro du passé. Je n'ai pas la force de prendre ma vie en main, parce que ma vie est en miette. Effritée jusqu'au dernier morceau. Ca va, puis ça ne va plus. Je ne sais plus ce qui est bien et ce qui est mal. Je te cherche sur les photos. J'ai l'impression que tu ne verras pas les choses importantes de ma vie. Ca me bouffe. J'aurais sauté d'un pont, mangé des cafards, des fourmis, j'aurais rendu copie blanche à un exam, je serais restée accrochée à un train, tuée le premier qui t'aurais mal regardé, j'aurais travaillé jours et nuits, perdu un rein, un poumon pour que tu restes en vie. Mais maintenant c'est fini. C'est trop tard. Tu es parti...