C'est lorsque je suis devant toi, là, quelque part. Quelque part parmi ces grains, cette surface. C'est lorsque je regarde le ciel, que je me demande pourquoi. C'est lorsque je te dis bonjour, tu me manques, pourquoi t'es parti, pourquoi tu reviens pas, comment vas-tu ? Oui, je t'aime, ne t'en fais pas, je pense tout le temps à toi. C'est lorsque je m'accroupie, que je m'approche de toi que j'aimerais que tu me fasses un signe, me tendes la main, que tu me dises : tout va bien maintenant, je suis là. C'est lorsque je dépose ces oeillets que j'ai envie de crier. Oui, c'est lorsque je suis là où tu nous a laissé que je pleure de toutes mes forces et de toute mon âme, que j'aimerais crever tant ton absence est mortelle...

      Des fois, j'aimerais avoir la force de tout envoyer balader, de ne me soucier de rien. J'adorerai pouvoir vous dire "Adieu je m'en vais, bonne route à tous". Mais non, c'est pas moi ça. Moi, je m'accroche aux fragments d'espoirs, au moindre souvenir. Je suis une accro du passé. Je n'ai pas la force de prendre ma vie en main, parce que ma vie est en miette. Effritée jusqu'au dernier morceau. Ca va, puis ça ne va plus. Je ne sais plus ce qui est bien et ce qui est mal. Je te cherche sur les photos. J'ai l'impression que tu ne verras pas les choses importantes de ma vie. Ca me bouffe. J'aurais sauté d'un pont, mangé des cafards, des fourmis, j'aurais rendu copie blanche à un exam, je serais restée accrochée à un train, tuée le premier qui t'aurais mal regardé, j'aurais travaillé jours et nuits, perdu un rein, un poumon pour que tu restes en vie. Mais maintenant c'est fini. C'est trop tard. Tu es parti...

Regarde moi. Regarde comme j'essaie de sourire sans toi et admets que ce n'est pas crédible.Tu ne vois pas que je regarde toujours mes pieds quand je marche ? Que j'ai toujours l'air seule même si je suis entourée de tous mes amis ? Et sur les photos.. Est-ce que tu as vu ce qu'il y a dans mes yeux? Non ? C'est parce qu'il n'y a rien, il n'y a plus rien.Tu te souviens avec toi, comme ils brillaient? Et ce sourire que tu aimais tant, toujours scotché sur mon visage ! C'est fou comme maintenant je parais sans vie. Oh et puis ces coups d'oeil que je te lance, sans aucun retour de ta part, tu les a vu ? Je souffre, j'ai vraiment mal. Je suis en deuil. Sauf que c'est moi qui parait morte. Regarde ce que je suis devenue. Tu m'as tué, tu sais...

    Cela fait un bail que l'on ne s'est pas vu. Comment vas-tu ? Moi tu sais, je touche le fond. Sans toi, c'est maladive, j'ai trop de mal à vivre. Je n'arrive pas à imaginer que tu ne seras plus jamais là. Dis-moi que tu es parti en voyage. Je n'encaisse pas ton départ. Alors ca y est, t'es vraiment parti en fait. Je vais devoir vivre seule, face aux autres. Et je leur répond quoi s'ils me demandent pourquoi je ne souris pas ? Je pourrais leur dire quoi ? La vérité ? Mais ... La vérité, c'est que tu me manques à en crever, que je t'aime mais que je ne peux pas te voir, te toucher ni être à tes côtés et putain de merde, je ne te reverrais plus jamais. T'es monté au paradis mais putain ce que j'en souffre. Je pense à toi tous les jours, tous les soirs. J'avance en pensant à toi mais je commence à desespérer. Pourquoi c'est toi ? Les meilleurs partent les premiers, c'est bien connu. Tu sais, j'ai la haine envers la vie. J'ai les nerfs quand on parle de toi, mon coeur brûle. Quand les gens prononcent le mot "mort" j'ai l'impression d'être dans une prison, que je ne m'en sortirais jamais. J'essaie de gérer ma vie comme je peux, mais tu sais, j'ai toujours suivis tes conseils alors maintenant dis-moi qui pourra m'aider ?  Dire que tu m'as appris à ne pas baisser la tête, à ne pas baisser les bras. On est à des années lumières l'un de l'autre. C'est vrai, j'ai craqué mais toutes les portes se sont fermées quand j'ai voulu crier que tu me manquais. J'espère que cette faiblesse fera ma force, maintenant je n'ai plus le droit d'être le maillon faible.

    J'ai l'impression d'avoir parcourt des millions de kilomètres, et dans ma tête, c'est le bordel. J'y pense tous les jours. Qui arrivera à me sortir de cette souffrance ? Qui arrivera à finir mon combat ? Je baisse les bras. Pardonne-moi. J'ai apprécié chacun de mes moments avec toi. Mais ces moments sont tellement loin derrière que pour les voir je plisse les yeux.  A présent, je connais tout du mot tristesse. Sans toi, je suis inconsolable. Je me suis noyée dans mes textes et ainsi dans mes larmes. Tu me manques tant. Les jours passent et ma haine envers la vie grandit au fur et à mesure. J'ai pas appris à vivre sans toi. Je me rememore le passé, nos joies, nos peines, les moments que j'aimerais bien repassés. J'écris chaque jour ce que j'ai sur le coeur. Trop de larmes ont coulé et j'ai donc rendu les armes. C'est dans mon coeur que tu as éteins la flamme.  A quoi bon combattre pour un combat déjà fini ? Je ne me releverais pas de ces séquelles. J'ai voulu te rejoindre mais je m'y suis brûlée les ailes. Un pas en avant, trois pas en arrière...